Du 30 juin au 6 juillet, j’ai résidé en Bourgogne, près de Tonnerre, dans le Bendo Autogéré du duo Youpron, maison d’édition de zines féministes et postporn. C’est une maison mise à la disposition des artistes qui travaillent sur les sexualités, des travailleur·ses du sexe, et de leurs allié·es. C’est un refuge merveilleusement kitsch tout près d’une rivière, c’est un jardin caché, c’est un atelier avec tout ce qu’il faut pour produire des fanzines. C’est là que j’ai passé la première canicule de l’été et c’était déjà fantastique de ne pas crever dans son appart-bouilloire à Paris. J’avais un objectif : pratiquer le cyanotype après une première initiation rapide il y a un an. J’avais une idée : faire des trucs avec mes poils.
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La pilosité, celle des jambes, des aisselles et plus encore, apparait souvent dans mes dessins, j’adore les dessiner. Les laisser pousser c’est un des premiers geste joyeux que m’a permis le féminisme queer dans lequel j’ai plongé fin 2004 : je suis en friche quasi constante depuis 20 ans. Les poils, je trouve aussi que c’est très graphique et j’avais donc envie de troquer les fleurs souvent utilisées pour la création de photogrammes cyanotypes, avec ma flore pileuse.
Protocole mise en place : ~ j’ai intégralement désherbé jambes, cuisses, aisselles, chatte, seins, bas-ventre ~ j’ai photographié le processus ~ j’ai réuni au soleil, sur du papier préparé dans la canicule sous les toits de la maison, les photos et la récolte ~ j’ai aussi fait du titrage avec de vieilles planches de Letraset que je garde depuis mille ans ~ et pendant ce temps, de gros engins moissonnaient les champs autour du village.
Après tout un tas d’essais, j’ai sélectionné 18 photogrammes cyanotypes, et les ai réunis au sein d’un fanzine tiré et relié sur place en 20 exemplaires sur différents papier, dont 4 Feral Garden Deluxe Edition sur papier glacé 250g, chacun accompagné de sa petite fiole de verre pleine de mon pelage. Les zines seront en vente sur les salons d’auto-édition.
Quant aux 18 originaux ils sont en cours de reliure pour l’édition d’un unique exemplaire livre d’artiste.
Je conclus avec la chanson qui inspire le titre à ce zine, bon été à toustes – restez hydraté·es, surtout.
